© Laurent Médium 2016
Voyance au
03 27 46 47 94
La voie de l'éveil
"Je pensai: 'Je me souviens qu'un jour que mon père le Sakyan travaillait, et que j'étais
assis dans le l'ombre fraîche d'un pommier rose, alors -- tout à fait retiré de la sensualité,
retiré des qualités mentales maladroites -- je suis entré et je suis resté dans le premier
jhana: ravissement et plaisir nés de la retraite, accompagnés par la pensée dirigée et
l'évaluation. Est-ce que ça pouvait être là la voie de l'Eveil?' Alors, suivant ce souvenir, vint
la réalisation: 'C'est ça, la voie de l'Eveil.' Je pensai: 'Donc pourquoi est-ce que j'ai peur de
ce plaisir qui n'a rien à voir avec la sensualité, rien à voir avec les qualités mentales
maladroites?' Je pensai: 'Je n'ai plus peur de ce plaisir qui n'a rien à voir avec la sensualité,
rien à voir avec les qualités mentales maladroites, mais il n'est pas facile d'arriver à ce
plaisir avec un corps aussi extrêmement émacié. Supposons que je devais prendre
quelque nourriture solide: du riz et du gruau.' Donc je pris un peu de nourriture solide: du
riz et du gruau. Or, cinq bikkhus avaient jusque là compté sur moi, se disant, 'Si Gotama,
notre contemplatif, arrive à un état plus élevé, il nous le dira.' Mais lorsqu'ils me virent
prendre un peu de nourriture solide -- du riz et du gruau -- ils furent dégoûtés et me
quittèrent, en pensant, 'Gotama le contemplatif vit dans la luxure. Il a arrêté ses efforts et
retombe dans l'abondance.'
"Donc lorsque j'eus pris de la nourriture solide et que j'eus repris des forces, alors -- tout à
fait retiré de la sensualité, retiré des qualités mentales maladroites, je suis entré et je suis
resté dans le premier jhana: ravissement et plaisir nés de la retraite, accompagnés par la
pensée dirigée et l'évaluation. Mais la sensation agréable qui en découla n'envahit pas
mon esprit ni ne persista. Grâce au calme de la pensée dirigée et de l'évaluation, je suis
entré et je suis resté dans le deuxième jhana: ravissement et plaisir nés du sang-froid,
unification de la conscience libre de la pensée dirigée et de l'évaluation -- assurance
intérieure. Mais la sensation agréable qui en découla n'envahit pas mon esprit ni ne
persista. Avec l'estompement du ravissement j'ai demeuré dans l'équanimité, attentif et
vigilant, et physiquement sensible au plaisir. je suis entré et je suis resté dans le troisième
jhana, duquel les Personnes nobles déclarent, 'Équanime et attentif, c'est une situation
agréable.' Mais la sensation agréable qui en découla n'envahit pas mon esprit ni ne
persista. Avec l'abandon du plaisir et de la douleur -- comme pour la précédente disparition
de l'euphorie et de l'angoisse -- je suis entré et je suis resté dans le quatrième jhana:
pureté de l'équanimité et de l'attention, ni plaisir ni douleur. Mais la sensation agréable qui
en découla n'envahit pas mon esprit ni ne persista."
"Là il y a ces deux extrêmes auxquels quelqu'un qui est parti ne doit pas s'adonner. Quels
deux? Ce qui est voué au plaisir sensuel par rapport aux objets sensuels: bas, vulgaire,
commun, ignoble, sans profit; et ce qui est voué à l'auto-affliction: douloureux, ignoble,
sans profit. Evitant ces deux extrêmes, la voie du milieu réalisée par le Tathagata -- qui
produit la vision, qui produit la connaissance -- mène au calme, à la connaissance directe,
à l'éveil par soi-même, à la Libération.
"Et quelle est la voie du milieu réalisée par le Tathagata qui -- produisant la vision,
produisant la connaissance -- mène au calme, à la connaissance directe, à l'éveil par soi-
même, à la Libération? Précisément ce Noble Octuple Sentier: vue correcte, intention
correcte, parole correcte, action correcte, moyens de vie corrects, effort correct, attention
correcte, la concentration correcte. Ceci est la voie du milieu réalisée par le Tathagata qui --
produisant la vision, produisant la connaissance -- mène au calme, à la connaissance
directe, à l'éveil par soi-même, à la Libération."
"Lorsque l'esprit était ainsi concentré, purifié, clair, sans tache, débarassé des souillures,
flexible, malléable, assuré, et arrivé à l'imperturbabilité, je l'ai dirigé vers la connaissance
du souvenir de mes vies passées. Je me suis rappelé mes multiples vies passées, c-à-d.,
une la naissance, deux... cinq, dix... cinquante, cent, mille, cent mille, de nombreux éons
de contraction cosmique, de nombreux éons d'expansion cosmique, de nombreux éons de
contraction et d'expansion cosmique: 'Là j'avais tel nom, j'appartenais à tel clan, j'avais telle
apparence. Telle était ma nourriture, telle mon expérience du plaisir et de la douleur, telle la
fin de ma vie. En disparaissant de cet état-ci, je revins là. Là aussi j'avais tel nom,
j'appartenais à tel clan, j'avais telle apparence. Telle était ma nourriture, telle mon
expérience du plaisir et de la douleur, telle la fin de ma vie. En disparaissant de cet état-là,
je revins ici.' Ainsi me suis souvenu de mes multiples vies passées dans leurs modes et
leurs détails.
"Ceci était la première connaissance que j'atteins au cours de la première veille de la nuit.
L'ignorance était détruite; la connaissance avait surgi; l'obscurité était détruite; la lumière
avait surgi -- ainsi qu'il arrive à celui qui est prudent, ardent, et résolu. Mais la sensation
agréable qui en découla n'envahit pas mon esprit ni ne persista.
"Lorsque l'esprit fut ainsi concentré, purifié, clair, sans tache, débarassé des souillures,
flexible, malléable, assuré, et arrivé à l'imperturbabilité, je l'ai dirigé vers la connaissance
de la disparition et de la réapparition des êtres. Je vis -- au moyen de l'oeil divin, purifié et
surpassant l'humain -- les êtres disparaître et réapparaître, et j'ai discerné en quoi ils sont
inférieurs et supérieurs, beaux et laids, fortunés et infortunés selon leur kamma: 'Ces êtres
-- qui avaient eu une mauvaise conduite en corps, en paroles, et en esprit, qui avaient
injurié les nobles personnes, avaient tenu des vues fausses et entrepris des actions sous
l'influence de ces vues fausses -- avec la dissolution des corps, après la mort, étaient
réapparus dans le plan de la privation, la mauvaise destination, les domaines inférieurs, en
enfer. Mais ces êtres -- qui avaient eu une bonne conduite en corps, en paroles et esprit,
qui n'avaient pas injurié les nobles personnes, qui avaient tenu des vues correctes et
entrepris des actions sous l'influence de ces vues correctes -- avec la dissolution des
corps, après la mort, étaient réapparus dans les bonnes destinations, dans le monde
céleste.' Ainsi -- au moyen des l'oeil divin, purifié et surpassant l'humain -- je vis les êtres
disparaître et réapparaître, et j'ai discerné en quoi ils sont inférieurs et supérieurs, beaux et
laids, fortunés et infortunés selon leur kamma.
"Ceci était la deuxième connaissance que j'atteins dans le deuxième veille de la nuit.
L'ignorance était détruite; la connaissance avait surgi; l'obscurité était détruite; la lumière
avait surgi -- ainsi qu'il arrive à celui qui est prudent, ardent, et résolu. Mais la sensation
agréable qui en découla n'envahit pas mon esprit ni ne persista.
"Lorsque l'esprit était ainsi concentré, purifié, clair, sans tache, débarassé des souillures,
flexible, malléable, assuré, et arrivé à l'imperturbabilité, je l'ai dirigé vers la connaissance
de la fin des fermentations mentales. J'ai discerné, comme s'il avait été présent, que 'Ceci
est le stress... Ceci est l'origine du stress... Ceci est la cessation du stress... Ceci est le
chemin qui mène à la cessation du stress... Ceci sont les fermentations... Ceci est l'origine
des fermentations... Ceci est la cessation des fermentations... Ceci est le chemin qui mène
à la cessation des fermentations.' Mon coeur, ainsi connaissant, ainsi voyant, fut libéré de
la fermentation de la sensualité, libéré de la fermentation du devenir, libéré de la
fermentation de l'ignorance. Avec la libération, il y eut la connaissance, 'Libéré.' J'ai
discerné que 'La naissance est finie, la vie sainte remplie, la tâche accomplie. Il ne reste
rien de plus en ce monde.'
"Ceci était la troisième connaissance que j'atteins dans la troisième veille de la nuit.
L'ignorance était détruite; la connaissance avait surgi; l'obscurité était détruite; la lumière
avait surgi -- ainsi qu'il arrive à celui qui est prudent, ardent, et résolu. Mais la sensation
agréable qui en découla n'envahit pas mon esprit ni ne persista."
L'Eveil suprême!
Dans la ronde d'un grand nombre naissances j'ai erré
sans récompense,
sans repos,
à la recherche du constructeur de la maison.
Douloureuse est la naissance
encore et encore.
Constructeur, tu es repéré!
Tu ne reconstruiras plus de maison.
Toutes tes solives sont cassées,
ta panne faîtière détruite,
retourné au sans forme, l'esprit
est arrivé à la fin de l'envie.
Il devient le Tathagata
"Le Tathagata a été pleinement éveillé au monde. Du monde, le Tathagata est disjoint. Le
Tathagata a été pleinement éveillé à l'origine du monde. L'origine du monde a été
abandonnée par le Tathagata. Le Tathagata a a été pleinement éveillé à la cessation du
monde. La cessation du monde a été réalisée par le Tathagata. Le Tathagata a été
pleinement éveillé à la voie qui mène à la cessation du monde. La voie qui mène à la
cessation du monde a été développée par le Tathagata.
"Tout ce qui dans ce monde -- avec ses devas, Maras, et Brahmas, ses générations
complètes avec contemplatifs et prêtres, princes et hommes -- est vu, entendu, ressenti,
connu, obtenu, recherché, pondéré par l'intellect, le Tathagata y a été pleinement éveillé.
C'est pourquoi on l'appelle le Tathagata.
"De la nuit où le Tathagata s'est pleinement éveillé à l'insurpassé Eveil correct par soi-
même à la nuit où il s'est totalement détaché dans la propriété de Libération sans qu'il reste
du carburant, quoi qu'ait dit le Tathagata, prononcé, expliqué est juste ainsi (tatha) et pas
autrement. C'est pourquoi on l'appelle le Tathagata.
"Le Tathagata est quelqu'un qui agit en ligne avec (tathaa) ce qu'il enseigne, quelqu'un qui
enseigne en ligne avec ce qu'il fait. C'est pourquoi on l'appelle le Tathagata.
"Dans ce monde avec ses devas, Maras, et Brahmas, ses générations complètes avec
contemplatifs et prêtres, princes et hommes, le Tathagata est le l'invincible conquérant, qui
voit tout, le détenteur du pouvoir. C'est pourquoi on l'appelle le Tathagata."
Le Bouddha examine les lois de cause-et-effet
J'ai entendu qu'une fois, lorsque le Béni du Ciel était nouvellement Eveillé -- demeurant à
Uruvela près des rives de la rivière Nerañjara à l'ombre de l'arbre de la Bodhi, l'arbre de
l'Eveil -- il était resté assis à l'ombre de l'arbre de la Bodhi pendant sept jours dans une
session, sensible à la béatitude de la libération. A la fin des sept jours, après être sorti de
cette concentration, dans la troisième veille de la nuit, il se pencha de très près à la
coproduction conditionnée dans un sens comme dans l'autre, comme suit:
Lorsque ceci est, cela est.
De la naissance de ceci vient la naissance de cela.
Lorsque ceci n'est pas, cela n'est pas.
De la cessation de ceci vient la cessation de cela.
Autrement dit:
De l'ignorance en tant que condition nécessaire viennent les constructions mentales.
Des constructions mentales en tant que condition nécessaire vient la conscience.
De la conscience en tant que condition nécessaire vient le nom-et-forme.
Du nom-et-forme en tant que condition nécessaire viennent les six organes des sens.
Des six organes des sens en tant que condition nécessaire vient le contact.
Du contact en tant que condition nécessaire vient la sensation.
De la sensation en tant que condition nécessaire vient l'envie insatiable.
De l'envie insatiable en tant que condition nécessaire vient l'aliment de l'attachement.
De l'aliment de l'attachement en tant que condition nécessaire vient le devenir.
Du devenir en tant que condition nécessaire vient la naissance.
A partir de la naissance en tant que condition nécessaire, entrent ensuite en jeu la
vieillesse et la mort, le chagrin, la lamentation, la douleur, l'angoisse, et le désespoir.
Telle est l'origine de toute cette masse du stress et de souffrance.
Or de l'estompement sans reste et de la cessation de cette même ignorance vient la
cessation des constructions mentales. De la cessation des constructions mentales vient la
cessation de la conscience.
De la cessation de la conscience vient la cessation du nom-et-forme.
De la cessation du nom-et-forme vient la cessation des six organes des sens.
De la cessation des six organes des sens vient la cessation du contact.
De la cessation du contact vient la cessation de la sensation.
De la cessation de la sensation vient la cessation de l'envie insatiable.
De la cessation de l'envie insatiable vient la cessation de l'aliment de l'attachement.
De la cessation de l'aliment de l'attachement vient la cessation du devenir.
De la cessation du devenir vient la cessation de la naissance.
A partir de la cessation de la naissance, alors la vieillesse et la mort, le chagrin, la
lamentation, la douleur, l'angoisse, et le désespoir cessent tous.
Telle est la cessation de toute cette masse du stress et de souffrance.
Alors, réalisant la signification de cela, le Béni du Ciel à cette occasion s'exclama:
Comme les phénomènes deviennent clairs
au brahmane -- ardent, absorbé --
il se tient, mettant en déroute les troupes de Mara,
comme le soleil qui illumine
le ciel.
J'ai entendu qu'une fois, lorsque le Béni du Ciel était nouvellement éveillé par Lui-même, il
demeurait à Uruvela sur la rive de la rivière Nerañjara, au pied du Banyan des Pasteurs de
chèvres. Alors, pendant qu'il était seul et dans l'isolement, cet enchaînement de pensées
surgit dans sa conscience: "On souffre si on reste sans révérence ou déférence. Donc
dans la dépendance de quel prêtre ou contemplatif puis-je demeurer, à l'honorer et le
respecter?"
Alors la pensée lui vint: "Ce serait dans le but de parfaire un imparfait aggrégat de vertu
que je demeurerais dans la dépendance d'un autre prêtre ou contemplatif, à l'honorer et le
respecter. Cependant, dans ce monde avec ses devas, Maras, et Brahmas, dans cette
génération avec ses prêtres et ses contemplatifs, sa royauté et son petit peuple, je ne vois
pas un autre prêtre ou contemplatif qui soit plus accompli dans la vertu que moi, et dans la
dépendance de qui je pourrais demeurer, à l'honorer et le respecter.
"Ce serait dans le but de parfaire un imparfait agrégat de la concentration...
"Ce serait dans le but de parfaire un imparfait agrégat du discernement...
"Ce serait dans le but de parfaire un imparfait agrégat de la libération...
"Ce serait dans le but de parfaire un imparfait agrégat de la connaissance et vision de la
libération que je demeurerais dans la dépendance d'un autre prêtre ou contemplatif, à
l'honorer et le respecter. Cependant, dans ce monde avec ses devas, Maras, et Brahmas,
dans cette génération avec ses des prêtres et des contemplatifs, sa royauté et son petit
peuple, je ne vois pas un autre prêtre ou contemplatif qui soit plus accompli en
connaissance et vision de la libération que moi, et dans la dépendance de qui je pourrais
demeurer, à l'honorer et le respecter.
"Qu'en serait-il si moi je devais demeurer dans la dépendance de ce même Dhamma dans
laquelle j'ai été pleinement éveillé, à l'honorer et le respecter?"
Alors, ayant su avec sa propre conscience l'enchaînement de pensées dans la conscience
du Béni du Ciel -- tout comme un homme fort pourrait étendre son bras plié ou plier son
bras étendu -- Brahma Sahampati disparut du monde de Brahma et réapparut devant le
Béni du Ciel. Tout en disposant sa robe de dessus par-dessus une épaule, il salua le Béni
du Ciel avec ses mains devant son cœur et lui dit: "C'est ainsi, Béni du Ciel! C'est ainsi, ô
Bien-Allé! Ceux qui étaient des Arahants, des Éveillés correctement par Eux-mêmes par le
passé -- eux, aussi, demeuraient dans la dépendance de ce même Dhamma, à l'honorer et
le respecter. Ceux qui seront des Arahant, des Éveillés correctement par Eux-mêmes à
l'avenir -- eux, aussi, demeureront dans la dépendance de ce même Dhamma, à l'honorer
et le respecter. Et que le Béni du Ciel, qui est à présent l'Arahant, l’Éveillé correctement par
Lui-mêmes, demeure dans la dépendance de ce même Dhamma, à l'honorer et le
respecter."
J'ai entendu qu'une fois, lorsque le Béni du Ciel était nouvellement éveillé par Lui-même, il
demeurait à Uruvela sur la rive de la rivière Nerañjara, au pied du Banyan des Pasteurs de
chèvres. Alors, pendant qu'il était seul et dans l'isolement, cet enchaînement de pensées
surgit dans sa conscience: "Ce Dhamma que j'ai obtenu est profond, difficile à voir, difficile
à réaliser, paisible, raffiné, hors des limites de la conjecture, subtil, à-être-connu par le
sage. Mais cette génération se complait dans l'attachement, est excitée par l'attachement,
jouit de l'attachement. Pour une génération qui se complait dans l'attachement, excitée par
l'attachement, jouit de l'attachement, cette conditionalité et coproduction conditionnée sont
difficiles à voir. Cet état, aussi, est difficile à voir: la résolution de toutes les constructions
mentales, l'abandon de toutes acquisitions, la fin de l'envie insatiable; l'impassibilité; la
cessation; la Libération. Et si moi je devais enseigner le Dhamma et si d'autres que moi ne
me comprenaient pas, cela me serait fatigant, me serait gênant."
Juste alors ces vers, jamais prononcés par le passé, jamais entendus auparavant, vinrent
au Béni du Ciel:
Assez maintenant avec l'enseignement
de ce que
seulement avec difficulté
j'ai atteint.
Ce Dhamma n'est pas aisément réalisé
par ceux qui sont submergés
par l'aversion et la passion.
Ce qui est abstrus, subtil,
profond,
difficile à voir,
qui va à contre-courant --
ceux qui se complaisent dans la passion,
enveloppés dans la masse de l'obscurité,
ne le pourront voir.
Ainsi pensait le Béni du Ciel, son esprit plus enclin à rester à l'aise, qu'à enseigner le
Dhamma.
Alors Brahma Sahampati, sachant avec son propre la conscience l'enchaînement de
pensées dans la conscience du Béni du Ciel, se dit: "Le monde est perdu! Le monde est
détruit! L'esprit du Tathagata, l'Arahant, l’éveilles correctement par Lui-même est plus
enclin à rester à l'aise qu'à enseigner le Dhamma!" Alors, tout comme un homme fort
pourrait étendre son bras plié ou plier son bras étendu, Brahma Sahampati disparut du
monde de Brahma et réapparut devant le Béni du Ciel. Tout en disposant sa robe de
dessus par-dessus une épaule, il s'agenouilla avec le genou droit sur le sol, salua le Béni
du Ciel avec ses mains devant son cœur, et lui dit: "Seigneur, que le Béni du Ciel enseigne
le Dhamma! Que le Bien-Allé enseigne le Dhamma! Il y a des êtres avec un peu poussière
dans leurs yeux qui chutent parce qu'ils n'entendent pas le Dhamma. Il y en aura qui
comprendront le Dhamma."
...
Alors le Béni du Ciel, ayant compris l'invitation de Brahma, par compassion pour les êtres,
observa le monde avec l’œil d'un Éveillé. Ce faisant, il vit les êtres qui avaient un peu
poussière dans leurs yeux et ceux qui en avaient beaucoup, ceux qui avaient des facultés
affutées et ceux dont les facultés étaient obtuses, ceux qui avaient de bons attributs et
ceux qui en avaient de mauvais, ceux à qui il est facile d'enseigner et ceux à qui c'est
difficile, certains d'entre eux voyant disgrâce et danger dans l'autre monde. Tout comme
dans un étang de lotus bleus ou rouge ou blancs, il y a des lotus -- nés et croissant dans
l'eau -- qui peuvent fleurir tout en étant immergés dans l'eau, sans sortir de l'eau; certains
peuvent se tenir à fleur d'eau; alors que certains peuvent sortir de l'eau et se tenir sans être
souillés par l'eau -- là aussi, en observant le monde avec l’œil d'un Éveillé, le Béni du Ciel
vit les êtres avec un peu de poussière dans les yeux et ceux qui en avaient beaucoup,
ceux qui avaient des facultés affutées et ceux dont les facultés étaient obtuses, ceux qui
avaient de bons attributs et ceux qui en avaient de mauvais, ceux à qui il est facile
d'enseigner et ceux à qui c'est difficile, certains d'entre eux voyant disgrâce et danger dans
l'autre monde.
Alors Brahma Sahampati, en pensant, "Le Béni du Ciel a donné son consentement pour
enseigner le Dhamma," s'inclina devant le Béni du Ciel et, le contournant sur sa droite,
disparut aussitôt.
Quarante-cinq années d'enseignement
Le premier sermon du Bouddha, au groupe de cinq ascètes
J'ai entendu qu'une fois le Béni du Ciel demeurait à Varanasi dans le Pavillon de Chasse
d'Isipatana. Là il s'adressa au groupe de cinq bikkhus:
"Voilà les deux extrêmes auxquels quelqu'un qui est parti ne doit pas s'adonner. Quels
deux? Ce qui est voué au plaisir sensuel par rapport aux objets sensuels: bas, vulgaire,
commun, ignoble, sans profit; et ce qui est voué à l'auto-affliction: douloureux, ignoble,
sans profit. Evitant ces deux extrêmes, la voie du milieu réalisée par le Tathagata -- qui
produit la vision, qui produit la connaissance -- mène au calme, à la connaissance directe,
à l'éveil par soi-même, à la Libération.
[Le Noble Octuple Sentier]
"Et quelle est la voie du milieu réalisée par le Tathagata qui -- produisant la vision,
produisant la connaissance -- mène au calme, à la connaissance directe, à l'éveil par soi-
même, à la Libération? Précisément ce Noble Octuple Sentier: vue correcte, intention
correcte, parole correcte, action correcte, moyens de vie corrects, effort correct, attention
correcte, concentration correcte. Ceci est la voie du milieu réalisée par le Tathagata qui --
produisant la vision, produisant la connaissance -- mène au calme, à la connaissance
directe, à l'éveil par soi-même, à la Libération.
[Les Quatre Nobles Vérités]
"Or ceci, bikkhus, est la noble vérité du stress: La naissance est stressante, vieillir est
stressant, la mort est stressante; le chagrin, la lamentation, la douleur, l'angoisse, et le
désespoir sont stressants; être associé avec ceux qu'on n'aime pas est stressant, être
séparé de ceux qu'on aime est stressant, ne pas avoir ce qu'on veut est stressant. Bref, les
cinq aggrégats d'attachement sont stressants.
"Et ceci, bikkhus, est la noble vérité de l'origine du stress: l'envie insatiable qui entraîne les
devenirs ultérieurs -- accompagnée par la passion et les délices, savourant parfois ici et
parfois là -- c-à-d., l'envie insatiable du plaisir sensuel, l'envie insatiable du devenir, l'envie
insatiable du non-devenir.
"Et ceci, bikkhus, est la noble vérité de la cessation du stress: l'estompement sans reste et
la cessation, le renoncement, l'abandon, la libération, et le lâcher-prise de cette même
envie insatiable.
"Et ceci, bikkhus, est la noble vérité de la voie de pratique qui mène à la cessation du
stress: précisément ce Noble Octuple Sentier -- vue correcte, intention correcte, parole
correcte, action correcte, moyens de vie corrects, effort correct, attention correcte,
concentration correcte.
[Nos devoirs par rapport aux Quatre Nobles Vérités]
"La vision surgit, la pénétration surgit, le discernement surgit, la connaissance surgit,
l'illumination surgit en moi par rapport à des choses jamais entendues auparavant: 'Ceci
est la noble vérité du stress'... 'Il faut bien comprendre cette noble vérité du stress'... 'Cette
noble vérité du stress a été bien comprise.'
"La vision surgit, la pénétration surgit, le discernement surgit, la connaissance surgit,
l'illumination surgit en moi par rapport à des choses jamais entendues auparavant: 'Ceci
est la noble vérité de l'origine du stress'... 'Il faut abandonner cette noble vérité de l'origine
du stress'... 'Cette noble vérité de l'origine du stress a été abandonnée.'
"La vision surgit, la pénétration surgit, le discernement surgit, la connaissance surgit,
l'illumination surgit en moi par rapport à des choses jamais entendues auparavant: 'Ceci
est la noble vérité de la cessation du stress'... 'Il faut faire l'expérience directe de cette
noble vérité de la cessation du stress '... 'L'expérience directe de cette noble vérité de la
cessation du stress a été faite.'
"La vision surgit, la pénétration surgit, le discernement surgit, la connaissance surgi,
l'illumination surgit en moi par rapport à des choses jamais entendues auparavant: 'Ceci
est la noble vérité de la voie de la pratique qui mène à la cessation du stress'... 'Il faut
développer cette noble vérité de la voie de la pratique qui mène à la cessation du stress'...
'Cette noble vérité de la voie de la pratique qui mène à la cessation du stress a été
développée.'
[La Roue du Dhamma à douze rayons]
"Et, bikkhus, aussi longtemps que cette connaissance et vision que j'ai -- avec ses trois
rondes et douze permutations à propos de ces quatre nobles vérités telles qu'elles sont
effectivement présentes -- n'était pas pure, je n'ai pas prétendu être directement éveillé à
l'éveil correct par moi-même, sans pareil dans le cosmos avec ses devas, Maras, et
Brahmas, avec ses contemplatifs et ses prêtres, sa royauté et son petit peuple. Mais
aussitôt que cette connaissance et vision que j'ai -- avec ses trois rondes et douze
permutations à propos de ces quatre nobles vérités telles qu'elles sont effectivement
présentes -- fut véritablement pure, alors ai-je prétendu être directement éveillé à l'éveil
correct par soi-même, sans pareil dans le cosmos avec ses devas, Maras et Brahmas,
avec ses contemplatifs et des prêtres, sa royauté et son petit peuple. Connaissance et
vision surgirent en moi: 'Non provoquée est ma libération. Ceci est ma dernière naissance.
Il n'y aura plus d'autre devenir.'"
[Le Noble Sangha est né]
C'est là ce que le Béni du Ciel dit. Gratifié, le groupe de cinq bikkhus furent ravis de ses
paroles. Et comme cette explication était donnée, survint au Vén. Kondañña l'oeil du
Dhamma sans poussière et sans tache: Tout ce qui est sujet à origination est sujet à la
cessation.
[La Roue du Dhamma commence à tourner]
Et lorsque le Béni du Ciel eut mis la Roue du Dhamma en mouvement, les devas de la
terre s'écrièrent: "A Varanasi, dans le Pavillon de Chasse d'Isipatana, le Béni du Ciel a mis
en mouvement l'inégalée Roue du Dhamma qui ne peut être arrêtée par prêtre ou
contemplatif, deva, Mara ou Dieu ou quiconque dans le cosmos." En entendant crier les
devas de la terre', les devas du Ciel des Quatre Rois s'écrièrent à leur tour... les devas des
Trente-trois... les devas de Yama... les devas de Tusita... les devas Nimmanarati... les
devas Paranimmita-vasavatti... les devas de la suite de Brahma s'écrièrent à leur tour: "A
Varanasi, dans le Pavillon de Chasse d'Isipatana, le Béni du Ciel a mis en mouvement
l'inégalée Roue du Dhamma qui ne peut être arrêtée par prêtre ou contemplatif, devas,
Mara, ou Dieu ou quiconque à tous dans le cosmos."
Donc à ce moment, à cet instant, ce cri monta tout droit aux mondes de Brahma. Et ces
dix-mille mondes frissonèrent et frémirent et tremblèrent, cependant qu' une grande,
incommensurable radiance apparut dans le cosmos, surpassant la fulgurance des devas.
Alors le Béni du Ciel s'exclama: "Donc tu comprends vraiment, Kondañña? Donc tu
comprends vraiment?" Et c'est ainsi que le Vén. Kondañña acquit le nom d'Añña-Kondañña
-- Kondañña qui sait.
Ce qui met le Bouddha à part
Alors qu'il était assis là, [Moggallana le Garde] dit au Vén. Ananda: "Maître Ananda, y a-t-il
un seul bikkhu doté dans toutes les manières des qualités dont Maître Gotama -- honorable
et correctement éveillé par lui-même -- était doté?"
"Non, brahmane, il n'y a pas un seul bikkhu doté dans toutes les manières des qualités
dont le Béni du Ciel -- honorable et correctement éveillé par lui-même -- était doté. Car le
Béni du Ciel était le l'éveilleur de la voie qui n'était pas encore, le géniteur de la voie non
engendré l'exposeur de la voie non exposée, le connaisseur de la voie, l'expert par rapport
à la voie, adepte de la voie. Et maintenant ses disciples suivent la voie et en sont dotés
après lui."
Ses enseignements, toujours pratiques, comprennent des leçons d'éléments des bonnes
manières,
"Et comment un bikkhu est-il quelqu'un qui a le sens des réunions de société? Il y a le cas
où un bikkhu connait sa réunion de société: 'Ceci est une réunion de société de nobles
guerriers; ceci, une réunion de société de prêtres; ceci, une réunion de société de maîtres
de maison; ceci, une réunion de société de contemplatifs; ici on devrait s'en approcher de
cette manière, se tenir debout de cette manière, se comporter de cette manière, s'asseoir
de cette manière, parler de cette manière, garder le silence de cette manière.' S'il ne
connait pas sa réunion de société -- 'Ceci est une réunion de société de nobles guerriers;
ceci, une réunion de société de prêtres; ceci, une réunion de société de maîtres de maison;
ceci, une réunion de société de contemplatifs; ici on devrait s'en approcher de cette
manière, se tenir debout de cette manière, se comporter de cette manière, s'asseoir de
cette manière, parler de cette manière, garder le silence de cette manière' -- on ne dirait
pas de lui qu'il est quelqu'un qui a le sens des réunions de société. Donc c'est parce qu'il
connaît effectivement sa réunion de société -- 'Ceci est une réunion de société de nobles
guerriers; ceci, une réunion de société de prêtres; ceci, une réunion de société de maîtres
de maison; ceci, une réunion de société de contemplatifs; ici on devrait s'en approcher de
cette manière, se tenir debout de cette manière, se comporter de cette manière, s'asseoir
de cette manière, parler de cette manière, garder le silence de cette manière' -- qu'il est dit
être quelqu'un qui a le sens des réunions de société. Ceci est quelqu'un qui a le sens du
Dhamma, le sens de la signification, le sens de lui-même, le sens de la modération, le sens
du temps, et le sens des réunions de société."
...des leçons sur comment traiter ses parents,
Soutien à ses parents,
assistance à son épouse et ses enfants,
consistance au travail:
Ceci est la plus haute protection.
Mère et père,
compassionés pour leur famille,
sont appelés
Brahma,
premiers maîtres,
ceux qui sont dignes des cadeaux
de leurs enfants.
Donc le sage doit leur rendre
hommage,
honneur
avec nourriture et boissons
vêtement et literie
huiles et bains
et leur laver les pieds.
Rendant ces services à leurs parents, les sages
sont loués juste ici
et après la mort
se réjouissent dans le ciel.
...des leçons sur la valeur de la générosité,
"Et quel est le trésor de la générosité? Il y a le cas d'un disciple des nobles personnes, sa
conscience nettoyée de la tache de la radinerie, vivant à la maison, libéralement généreux,
la main ouverte, qui se complait à être magnanime, accessible aux requêtes, qui se
complait dans le distribution d'aumônes. Ceci s'appelle le trésor de la générosité."
...sur la valeur de la vertu,
"Et quel est le trésor de vertu? Il y a le cas où un disciple des nobles personnes s'abstient
de prendre la vie, s'abstient de voler, s'abstient de conduite sexuelle illicite, s'abstient de
mentir, s'abstient de prendre des intoxicants qui causent l'insouciance. Ceci, bikkhus,
s'appelle le trésor de vertu."
...sur les fruits du comportement vertueux,
L'esprit bien dirigé,
disant parole correcte,
faisant de bonnes actions avec le corps:
une personne ici
de grande érudition,
un faiseur de mérites
ici dans cette vie si courte,
à la dissolution des corps,
discernant,
il réapparait dans le ciel.
...sur les inconvénients de tous plaisirs sensuels -- même les célestes
"Il y a le cas où une personne, étant elle-même sujette au vieillissement, se rendant
compte des inconvénients de ce qui est sujet au vieillissement, recherche le repos du joug
sans vieillissement, insurpassé: la Libération. Etant elle-même sujette à la maladie, se
rendant compte des inconvénients de ce qui est sujet à la maladie, elle cherche le repos du
joug sans souffrance, insurpassé: la Libération. Etant elle-même sujette à la mort, se
rendant compte des inconvénients de ce qui est sujet à la mort, elle cherche le repos du
joug sans mort, insurpassé: la Libération. Etant elle-même sujette à souillures, se rendant
compte des inconvénients de ce qui est sujet à souillure, elle cherche le repos du joug non-
souillé, insurpassé: la Libération."
...sur la valeur du renoncement,
"Ayant vu l'inconvénient des plaisirs sensuels, j'ai poursuivi [l'étude de] ce thème; ayant
compris la récompense du renoncement, je me suis familiarisé avec. Mon coeur bondissait
à l'idée du renoncement, se faisait confiant, ferme, et inébranlable, en le voyant comme
étant la paix . Alors, tout à fait retiré de la sensualité, retiré des qualités maladroites, je suis
entré et je suis resté dans le premier jhana: ravissement et plaisir nés de la retraite,
accompagnés par la pensée dirigée et l'évaluation."
... et sur les quatre Nobles Vérités.
"Bhikkhus, c'est en ne se rendant pas compte, faute de pénétrer les Quatre Nobles Vérités
que moi autant que vous avons passé par, et subi, cette longue course de la naissance et
de la mort. Quelles sont ces quatre? Ce sont la noble vérité de Dukkha; la noble vérité de
l'origine de Dukkha; la noble vérité de la cessation de Dukkha; et la noble vérité de la voie
de la cessation de Dukkha. Mais maintenant, bhikkhus, qu'elles ont été réalisées et
pénétrées, tranchée est l'envie insatiable de l'existence, détruite est ce qui mène à devenir
renouvelé, et il n'y a plus de devenir frais."
Bref, le Bouddha enseigne comment réaliser un bonheur véritable et durable: Nibbana
"Il y a cette dimension où il n'y a ni terre, ni eau, ni feu, ni vent; ni dimension de l'infinitude
de l'espace, ni dimension de l'infinitude de la conscience, ni dimension de la vacuité, ni
dimension de ni perception ni non-perception; ni ce monde, ni le prochain monde, ni soleil,
ni lune. Et là, dis-je, il n'y a ni venue, ni allée, ni stase; ni disparition ni survenance: sans
attitude, sans fondation, sans soutien (objet mental). Ceci, juste ceci, est la fin du stress
(dukkha)."
"Avant comme maintenant, ce n'est que le stress (dukkha) que je décris, ainsi que la
cessation du stress."
Sa réputation s'étend
"Un bikkhu appelé Gotama, semble-t-il, un fils des Sakyans qui a quitté un clan Sakyan, a
erré dans le pays Kosalan avec un grand Sangha de bhikkhus et est venu à Sala. Or un
bon rapport sur Maître Gotama a été répandu à cet effet: Ce Béni du Ciel est tel car c'est
un Arahant et un Parfait Eveillé, parfait dans la véritable connaissance et conduite, sublime,
connaisseur de mondes, incomparable enseignant des hommes qui sont dociles,
enseignant de dieux et d'humains, illuminé, béni. Il décrit ce monde avec ses dieux, ses
Maras, et ses divinités (Brahma), cette génération avec ses bikkhus et brahmanes, avec
ses rois et ses gens, qu'il a lui-même réalisée par connaissance directe. Il enseigne un
Dhamma qui est bon au début, bon au milieu et bon à la fin avec la (correcte) signification
et le phrasé, il affirme une vie sainte qui est extrêmement parfaite et pure.' Donc il est bon
de voir de tels Arahants."
Il voyage beaucoup, enseignant des milliers de disciple laïcs,
A un moment le Seigneur demeurait près de Savatthi dans le Bosquet de Jeta au
monastère d'Anathapindaka. Donc le disciple laïc Dhammika avec 500 autres disciple laïcs
s'approchèrent du Seigneur. S'étant approché et ayant salué le Seigneur avec respect, il
s'assit d'un côté. Une fois assis là, le disciple laïc Dhammika s'adressa au Seigneur...
...bikkhus,
J'ai entendu qu'une fois le Béni du Ciel demeurait parmi les Sakyans à Kapilavatthu dans
le Grand Bois, ensemble avec un grand Sangha d'environ 500 bhikkhus, tous des
arahants...
...gens de toute caste et de tous les niveaux de vie,
"Je me rappelle m'être approché de nombreuses centaines d'assemblées de nobles... de
nombreuses centaines d'assemblées de brahmanes... de nombreuses centaines
d'assemblées de maîtres de maison... de nombreuses centaines d'assemblées d'ermites..."
...y-compris des lépreux,
Alors le Béni du Ciel, ayant englobé la conscience de toute l'assemblée avec sa
conscience, se demanda, "Donc qui ici est capable de comprendre le Dhamma?" Il vit
Suppabuddha le lépreux assis dans l'assemblée, et en le voyant, la pensée lui vint, "Cette
personne ici est capable de comprendre le Dhamma." Donc, en visant Suppabuddha le
lépreux, il donna une conférence pas-à-pas, c-à-d., une conférence sur la générosité, sur la
vertu, sur le ciel; il déclara les inconvénients, la dégradation, et la corruption des passions
sensuelles, et les récompenses du renoncement. Alors, lorsqu'il vit que l'esprit de
Suppabuddha le lépreux était prêt, malléable, exempt d'obstacles, euphorique, et clair,
alors il donna un cours de Dhamma spécifique aux Eveillés, c-à-d., le stress, l'origine, la
cessation, et la voie. Et tout comme un tissu propre, exempt de taches, absorberait
correctement une teinture, de la même manière, alors que Suppabuddha le lépreux était
assis dans ce même siège, l'oeil du Dhamma sans poussière et sans tache surgit en lui,
"Tout ce qui est sujet à l'origine est également sujet à la cessation."
...hors-castes,
Je suis né dans une famille de basse condition,
pauvre, avec presque pas de nourriture.
Mon travail était dégradant:
Je recueillais les fleurs,
fanées, gâchées des sanctuaires
et et les jetais.
Les gens me trouvaient dégoûtant,
me méprisaient, me dénigraient.
Abaissant mon coeur,
Je faisais preuve de révérence à plusieurs.
Alors je vis l'Eveillé par Lui-même,
encadré par un escadron de bikkhus,
le Grand Héros, entrer dans la cité,
suprême, des Magadhans.
Jetant bas ma perche de transport,
je m'approchai de lui pour lui faire révérence.
Lui -- l'homme suprême -- se tint immobile
par sympathie
juste
pour moi.
Après avoir rendu hommage
aux pieds du maître,
je me tins d'un côté
et à lui, suprême parmi tous les êtres vivants,
je demandai à quitter la vie domestique.
L'Enseignant compassionné,
sympathique à tout le monde, dit:
"Viens, bikkhu."
Ce fut là mon Acceptation formelle.
Alone, j'ai demeuré au désert,
infatigable,
j'ai suivi les paroles du Maître,
tout comme lui, le Conquérant, m'avait enseigné.
A la première veille de la nuit,
je me suis rappelé mes vies antérieures;
à la veille de minuit,
j'ai purifié l'oeil divin;
à la dernière,
a explosé la masse de l'obscurité.
Alors, comme finissait la nuit
et que le soleil revenait,
Indra et Brahma vinrent me rendre hommage,
les mains paume-à-paume sur leur coeur:
"Hommage à vous, ô pur-sang des hommes,
Hommage à vous, ô homme suprême,
dont les fermentations sont finies.
Vous, cher monsieur, êtes digne d'offrandes."
...et les êtres célestes
"...de nombreuses centaines d'assemblées de dieux du ciel des Quatre Grands Rois... de
nombreuses centaines d'assemblées de dieux du ciel des Trente-trois... de nombreuses
centaines d'assemblées de la suite de Mara... de nombreuses centaines d'assemblées de
Brahmas. Et auparavant, je m'étais assis avec eux là, et j'avais parlé avec eux et tenu des
conversations avec eux..."
Le Bouddha enseigne sa famille, y-compris son fils Rahula,
"Renonçant aux cinq plaisirs des sens qui mettent en transe et ravissent l'esprit, et quittant
de bonne foi la maison, deviens quelqu'un qui met un terme à la souffrance!
"Associe-toi avec de bons amis et choisis un habitat retiré, isolé, avec peu de bruit. Sois
modéré dans le manger. Robes, nourriture d'aumônes, remèdes et un logis, -- n'aie pas
l'envie insatiable de ces choses; ne sois pas quelqu'un qui retourne au monde. Pratique la
mesure selon la Discipline, et contrôle les cinq facultés sensorielles.
"Pratique l'attention du corps et développe continuellement l'impassibilité (envers lui). Evite
le signe du beau en rapport avec la passion; en méditant sur l'immonde cultive un esprit qui
est concentré et recueilli.
"Médite sur le Sans-signe et débarasse-toi de la tendance à l'orgueil. C'est en comprenant
et en détruisant complètement l'orgueil que tu vivras dans la (plus haute) paix."
De cette façon, le Seigneur exhortait continuellement le Vénérable Rahula.
...sa mère adoptive, Mahapajapati Gotami,
J'ai entendu qu'une fois le Béni du Ciel se trouvait à Vesali, dans le la Halle au Toit pointu
dans la Grande Forêt.
Alors Mahapajapati Gotami alla trouver le Béni du Ciel et, en arrivant, s'étant inclinée
devant lui, se tint d'un côté. Tout en se tenant là elle lui dit: "Ce serait bien, vénérable
monsieur, si le Béni du Ciel m'enseignait le Dhamma en brief de telle sorte que, ayant
entendu le Dhamma du Béni du Ciel, je puisse demeurer seule, isolée, prudente, ardente,
et résolue."
"Gotami, les qualités dont tu peux savoir, 'Ces qualités mènent à la passion, pas au sans-
passion; à être enchaîné, pas à ôter les chaînes; à accumuler, pas à dépouiller; à se
donner de l'importance, pas à la modestie; au mécontentement, pas au contentement; à la
complication sociale, pas à l'isolement; à la paresse, pas à la persévérence suscitée; à être
encombrant, pas à ne pas être encombrant': Tu peux absolument tenir que, 'Ceci n'est pas
le Dhamma, ceci n'est pas le Vinaya, ce ne sont pas les instructions du Maître.'
"Quant aux qualités dont tu peux savoir, 'Ces qualités mènent au sans-passion, pas à la
passion; à ôter les chaînes, pas à être enchaîné; à dépouiller, pas à accumuler; à la
modestie, pas à se donner de l'importance; au contentement, pas au mécontentement; à
l'isolement, pas à la complication sociale; à la persévérence suscitée, pas à la paresse; à
ne pas être encombrant, pas à être encombrant': Tu peux absolument tenir que, 'Ceci est le
Dhamma, ceci est le Vinaya, ce sont les instructions du Maître.'"
C'est là ce que le Béni du Ciel dit. Gratifiée, Mahapajapati Gotami se réjouit de ses
paroles.
... et il guide son frère, Nanda, jusqu'à l'état d'arahant
J'ai entendu qu'une fois le Béni du Ciel se trouvait près de Savatthi, dans le Bosquet de
Jeta, le monastère d'Anathapindika. Or à cette époque le Vén. Nanda -- le frère du Béni du
Ciel, fils de sa tante maternelle -- dit à un grand nombre de bikkhus, "Je n'aime pas mener
la vie sainte, mes amis. Je ne supporte pas la vie sainte. Je vais abandonner
l'entraînement, et retourner à la vie commune."
Alors un certain bikkhu alla trouver le Béni du Ciel et, en arrivant, s'étant incliné devant lui,
s'assit d'un côté. Alors qu'il était assis là, il dit au Béni du Ciel: "Seigneur, le Vén. Nanda --
le frère du Béni du Ciel, fils de sa tante maternelle -- a dit à un grand nombre de bikkhus,
'Je n'aime pas mener la vie sainte, mes amis. Je ne supporte pas la vie sainte. Je vais
abandonner l'entraînement, et retourner à la vie commune.'"
Alors le Béni du Ciel dit à un certain bikkhu, "Va, bikkhu. En mon nom, appelle Nanda, en
disant, 'Le Maître t'appelle, mon ami.'"
"Comme vous voulez, seigneur," répondit le bikkhu et, étant allé trouver le Vén. Nanda, en
arrivant il lui dit, "Le Maître t'appelle, mon ami."
"Comme tu veux, mon ami," répondit le Vén. Nanda. Alors il alla trouver le Béni du Ciel et,
en arrivant, s'étant incliné devant lui, s'assit d'un côté. Alors qu'il était assis là, le Béni du
Ciel lui dit, "Est-il exact, Nanda, que tu ais dit à un grand nombre de bikkhus, 'Je n'aime
pas mener la vie sainte, mes amis. Je ne supporte pas la vie sainte. Je vais abandonner
l'entraînement, et retourner à la vie commune.'?"
"Oui, seigneur."
"Mais pourquoi, Nanda, n'aimes-tu pas mener la vie sainte?"
"Seigneur, lorsque j'ai quitté la maison, une fille des Sakya -- la perle du pays -- m'a
regardé, avec ses cheveux à-demi peignés, et m'a dit, 'Reviens-nous vite, seigneur.' Me
rappelant cela, je n'aime pas mener la vie sainte. Je ne supporte pas la vie sainte. Je vais
abandonner l'entraînement, et retourner à la vie commune."
Alors, prenant le Vén. Nanda par le bras -- comme un homme fort pourrait plier son bras
étendu ou étendre son bras plié -- le Béni du Ciel disparut du Bosquet de Jeta et réapparut
parmi les devas des Cieux Tavatimsa. Or à cette époque environ 500 nymphes aux pieds
de colombe étaient venues servir Sakka, le chef des devas. Et le Béni du Ciel dit au Vén.
Nanda, "Nanda, vois-tu ces 500 nymphes aux pieds de colombe?"
"Oui, seigneur."
"Qu'en penses-tu, Nanda: Qui est plus jolie, plus belle, plus charmante -- la fille des
Sakya, la perle du pays, ou ces 500 nymphes aux pieds de colombe?"
"Seigneur, comparée à ces 500 nymphes aux pieds de colombe, la fille des Sakya, la perle
du pays, est comme un bikkhu cauterisé au nez et aux oreilles coupées. Elle ne compte
pas. Même pas pour une petite fraction. Il n'y a aucune comparaison. Les 500 nymphes
aux pieds de colombe sont plus jolies, plus belles, plus charmantes."
"Alors réjouis-toi, Nanda. Réjouis-toi! Je suis ta garantie d'obtenir 500 nymphes aux pieds
de colombe."
"Si le Béni du Ciel est ma garantie d'obtenir 500 nymphes aux pieds de colombe, j'aurai
plaisir à mener la vie sainte sous la direction du Béni du Ciel."
Alors, prenant le Vén. Nanda par le bras -- comme un homme fort pourrait plier son bras
étendu ou étendre son bras plié -- le Béni du Ciel disparut de parmi les devas des Cieux
Tavatimsa et réapparut dans le Bosquet de Jeta. Les bikkhus entendirent, "On dit que le
Vén. Nanda -- le frère du Béni du Ciel, fils de sa tante maternelle -- veut mener la vie sainte
dans le but de se faire des nymphes. On dit que le Béni du Ciel est sa garantie d'obtenir
500 nymphes aux pieds de colombe."
Alors les bikkhus qui étaient amis du Vén. Nanda s'en allèrent lui parler comme on le ferait
pour un journalier ou un vendeur: "Notre ami Nanda, dirent-ils, est un journalier. Notre ami
Nanda, dirent-ils, est un vendeur. Il mène la vie sainte dans le but de se faire des nymphes.
Le Béni du Ciel est sa garantie d'obtenir 500 nymphes aux pieds de colombe."
Alors le Vén. Nanda -- humilié, honteux, et dégoûté que les bikkhus qui étaient ses amis lui
parlent comme on le ferait pour un journalier ou un vendeur -- s'en alla demeurer seul,
isolé, prudent, ardent, et résolu. En un rien de temps, il entra et demeura dans le suprême
but de la vie sainte pour laquelle les hommes du clan quittent à juste titre la maison pour
l'errance, sachant et se rendant compte par lui-même dans l'ici et maintenant. Il sut: "La
naissance est finie, la vie sainte remplie, la tâche accomplie. Il n'y a plus rien pour moi en
ce monde." Et c'est ainsi que le Vén. Nanda devint un autre des arahants.
Les derniers jours du Bouddha
Ananda remarque que le Bouddha se fait vieux
Or à cette occasion le Béni du Ciel, après être sorti d'isolement tard dans l'après-midi,
s'assit à se réchauffer le dos au soleil de l'ouest. Alors le Vén. Ananda alla trouver le Béni
du Ciel et, en arrivant, s'étant incliné devant le Béni du Ciel, massa les membres du Béni
du Ciel avec sa main et dit, "C'est étonnant, seigneur. C'est remarquable, à quel point le
teint du Béni du Ciel n'est plus aussi frais et clair; ses membres sont flasques et ridés; son
dos, voûté; on peut discerner un changement dans ses facultés -- la faculté des yeux, la
faculté des oreilles, la faculté du nez, la faculté de la langue, la faculté du corps."
"C'est comme ça, Ananda. Lorsqu'on est jeune, on est sujet au vieillissement; lorsqu'on est
en santé, sujet à la maladie; lorsqu'on est vivant, sujet à la mort. Mon teint n'est plus aussi
frais et clair; mes membres sont flasques et ridés; mon dos, voûté; on peut discerner un
changement dans mes facultés -- la faculté des yeux, la faculté des oreilles, la faculté du
nez, la faculté de la langue, la faculté du corps."
Vers quel refuge devraient se tourner les disciples du Bouddha après sa mort?
"Or je suis frêle, Ananda, vieux, âgé, bien chargé d'ans. Je suis dans ma quatre-vingtième
année, et ma vie est épuisée. De même qu'un vieux char, Ananda, est tenu ensemble avec
grande difficulté, de même le corps du Tathagata be continue à marcher qu'avec des
soutiens. C'est, Ananda, seulement lorsque le Tathagata, indifférent aux objets exérieurs,
avec la cessation de certaines sensations, atteint à et demeure dans la concentration sans
signe de l'esprit, que son corps est plus confortable.
"En conséquence, Ananda, soyez des îles pour vous-mêmes, des refuges pour vous-
mêmes, à la recherche d'aucun refuge extérieur; avec le Dhamma pour votre île, le
Dhamma pour votre refuge, à la recherche d'aucun autre refuge.
"Et comment, Ananda, un bhikkhu est-il une île pour lui-même, un refuge pour lui-même,
ne cherche-t-il aucun refuge extérieur; avec le Dhamma pour son île, le Dhamma pour son
refuge, à la recherche d'aucun autre refuge?
"Lorsqu'il reste à contempler le corps dans le corps, sincèrement, comprenant clairement,
et attentivement, après avoir surmonté le désir et le chagrin en regard du monde; lorsqu'il
reste à contempler les sensations dans les sensations, l'esprit dans l'esprit, et les objets
mentaux dans les objets mentaux, sincèrement, comprenant clairement, et attentivement,
après avoir surmonté le désir et le chagrin en regard du monde, alors, vraiment, il est une
île pour lui-même, un refuge pour lui-même, il n'est à la recherche d'aucun refuge extérieur;
ayant le Dhamma pour son île, le Dhamma pour son refuge, il n'est à la recherche d'aucun
autre refuge."
Il renonce à son envie de continuer à vivre
"Aujourd'hui, Ananda, au sanctuaire Capala, Mara, le Méchant, s'est approché de moi, en
disant: 'Donc, ô Seigneur, bhikkhus, bhikkhunis et laïcs, hommes et femmes, sont venus se
faire de vrais disciples du Béni du Ciel -- sages, bien disciplinés, aptes et instruits,
préservant le Dhamma, vivant selon le Dhamma, se maintenant dans le comportement
approprié, et ayant appris les paroles du Maître, sont capables de l'exposer, le prêcher, le
proclâmer, l'établir, le révéler, l'expliquer en détail, et le rendre clair; et lorsque des opinions
contraires surviennent, ils sont désormais capables de les réfuter complètement et bien, et
de prêcher ce Dhamma convainquant et libérateur.
"'Et maintenant, ô Seigneur, cette vie sainte enseignée par le Béni du Ciel a été couronnée
de succès, elle est prospère, populaire, et elle se répand et s'est acquis une grande
renommée, et elle est bien annoncée parmi les dieux et les hommes. En conséquence, ô
Seigneur, que le Béni du Ciel en vienne à sa disparition finale! Que le Bienheureux
disparaisse totalement! Le moment est venu pour le Parinibbana du Seigneur.'
"Et alors, Ananda, j'ai répondu à Mara, le Méchant, en disant: 'Ne te donne pas cette
peine, Méchant. Avant longtemps surviendra le Parinibbana du Tathagata. D'ici trois mois le
Tathagata disparaîtra totalement.'
"Et c'est ainsi, Ananda, qu'aujourd'hui au sanctuaire Capala le Tathagata a renoncé à son
envie de continuer à vivre."
A ces paroles le Vénérable Ananda parla au Béni du Ciel, en disant: "Puisse le Béni du
Ciel demeurer, ô Seigneur! Puisse le Bienheureux demeurer, ô Seigneur, à travers tous les
temps du monde, pour le bien-être et le bonheur de la multitude, par compassion pour le
monde, pour le bénéfice, le bien-être, et le bonheur des dieux et des hommes!"
Et le Béni du Ciel répondit, en disant: "Il suffit, Ananda. Ne supplie pas le Tathagata, car le
temps est passé, Ananda, pour une telle supplication."
Sa dernière admonition aux bikkhus
"Or, ô bhikkhus, je vous dis que ces enseignements dont j'ai la connaissance directe et
que je vous ai fait connaître -- il faut que vous les appreniez, les cultiviez, pratiquiez
fréquemment, complètement, que la vie de pureté puisse être établie et durer longtemps,
pour le bien-être et le bonheur de la multitude, par compassion pour le monde, pour le
bénéfice, le bien-être, et le bonheur des dieux et des hommes.
"Et que sont, bhikkhus, ces enseignements? Ce sont les quatre fondations de l'attention,
les quatre efforts corrects, les quatre constituants du pouvoir psychique, les cinq facultés,
les cinq pouvoirs, le sept facteurs de l'éveil, et le Noble Octuple Sentier. Ce sont là,
bhikkhus, les enseignements dont j'ai connaissance directe, que je vous ai fait connaître, et
qu'il vous faut apprendre, cultiver, développer, et fréquemment pratiquer, complètement,
afin que la vie de pureté puisse être établie et puisse durer longtemps, pour le bien-être et
le bonheur de la multitude, par compassion pour le monde, pour le bénéfice, le bien-être, et
le bonheur des dieux et des hommes."
Alors le Béni du Ciel dit au bhikkhus: "Donc, bhikkhus, je vous y exhorte: Toutes choses
composées sont sujettes à disparition. Efforcez-vous avec sincérité. Le moment du
Parinibbana du Tathagata est proche. D'ici trois mois le Tathagata disparaîtra totalement."
Son dernier repas
Et peu après que le Béni du Ciel eut mangé le repas pourvu par Cunda le forgeron, une
violente maladie tomba sur lui, une dysenterie, et il souffrit de douleurs aigües et mortelles.
Mais le Béni du Ciel les supporta attentivement, comprenant clairement et imperturbable.
Alors le Béni du Ciel parla au Vénérable Ananda, en disant: "Viens, Ananda, allons à
Kusinara" Et le Vénérable Ananda répondit: "Qu'il en soit ainsi, Seigneur."
Il se retires à son lit de mort
Alors le Béni du Ciel avec une grande communauté de bikkhus s'en alla sur l'autre rive de
la rivière Hiraññavati et se dirigea vers l'Upavattana, le bosquet de saules des Mallans près
de Kusinara. A leur arrivée, il dit au Vén. Ananda, "Ananda, je t'en prie, prépare-moi un lit
entre les saules jumeaux, avec la tête au nord. Je suis fatigué, et je vais me reposer."
Répondant, "Comme vous voulez, seigneur," le Vén. Ananda prépara un lit entre les
saules jumeaux, avec la tête au nord. Alors le Béni du Ciel se coucha sur son côté droit
dans la posture du sommeil du lion, avec un pied par-dessus l'autre, attentif et vigilant.
Or à cette époque les saules jumeaux étaient en pleine floraison, même si ce n'était pas le
moment de la floraison. Ils déversèrent, jonchèrent et parsemèrent le corps du Tathagata
en hommage envers lui. Des fleurs d'arbre-corail céleste tombèrent du ciel, déversant,
jonchant, et parsemant l e corps du Tathagata en hommage envers lui. Une poudre céleste
de bois de santal tomba du ciel, déversant, jonchant, et parsemant l e corps du Tathagata
en hommage envers lui. Une musique céleste jouait dans le ciel, en hommage au
Tathagata. Des chants célestes furent chantés dans le ciel, en hommage au Tathagata.
Le Bouddha recommande quatre sites de pélerinage
"Ananda, il y a ces quatre places qui méritent d'être vues avec conviction par un homme
de clan, qui méritent ses sensations d'urgence et de consternation (samvega). Quels
quatre? 'C'est ici que le que Tathagata est né' est un endroit qui mérite d'être vu avec
conviction par un homme de clan, qui mérite ses sensations d'urgence et de consternation.
'C'est ici que le Tathagata s'est éveillé au sans pareil éveil correct par soi-même'... 'C'est ici
que le Tathagata a fait tourner l'inégalée Roue du Dhamma'... 'C'est ici que le Tathagata a
été totalement détaché dans la propriété sans reste de la Libération' est un endroit qui
mérite d'être vu avec conviction par un homme de clan, qui mérite ses sensations
d'urgence et de consternation. Voici les quatre endroits qui méritent d'être vus avec
conviction par un homme de clan, qui méritent ses sensations d'urgence et de
consternation. Ils proviendront de la conviction, Ananda -- bikkhus, bikkhunis, disciples
laïcs hommes et femmes -- aux endroits où 'C'est ici que le Tathagata est né,' 'C'est ici que
le Tathagata éveillé au sans pareil éveil correct par soi-même,' 'C'est ici que le Tathagata a
fait tourner l'inégalée Roue du Dhamma,' 'C'est ici que le Tathagata a été totalement
détaché dans la propriété sans reste de la Libération.' Et quiconque meurt tout en faisant
un pélerinage à ces lieux de mémoire avec un esprit clair et confiant pourra -- à la
dissolution du corps, après la mort -- réapparaître dans une bonne destination, le monde
céleste."
Des milliers de personnes pleurent l'imminent décès du Bouddha
Or à cette époque les Mallans de Kusinara avaient eu à faire dans leur salle d'assemblée.
le Vén. Ananda s'en alla à la salle d'assemblée et à son arrivée leur annonça, "Ce soir,
Vasitthas, dans la dernière veille de la nuit, aura lieu la Libération totale du Tathagata.
Sortez, Vasitthas! Sortez, Vasitthas! N'ayez pas plus tard à regretter que ' la Libération
totale du Tathagata a eu lieu à l'intérieur des limites de notre propre ville, mais nous
n'avons pas été le voir à sa dernière heure!'" Lorsque ils entendirent le Vén. Ananda, les
Mallans ensemble avec leurs fils, filles, et épouses furent choqués, attristés, leurs esprits
débordèrent de chagrin. Certains d'entre eux pleurèrent, en s'arrachant les cheveux; ils
pleurèrent, en levant leurs bras auc iel. Comme si leurs pieds avaient été coupés sous eux,
ils tombèrent et se roulèrent par terre, en pleurant, "Très bientôt, le Béni du Ciel sera
totalement détaché! Très bientôt, le Bien-allé sera totalement détaché! Très bientôt, le Celui
qui a des Yeux disparaîtra du monde!"
Alors les Mallans ensemble avec leurs fils, filles, et épouses -- choqués, attristés, leurs
esprits débordant de chagrin -- allèrent trouver le Vén. Ananda à Upavattana, le bosquet de
saules des Mallans près de Kusinara.
Tant qu'on pratiquera le Noble Octuple Sentier, il y aura des arahants
"Dans toute doctrine et discipline on ne trouve pas le noble octuple sentier, on ne trouve
aucun contemplatif des premier... deuxième... troisième... quatrième ordre [entré dans le
courant, une-fois retournant, non-retournant, ou Arahant]. Mais dans toute doctrine et
discipline où on trouve le noble octuple sentier, on trouve des contemplatifs des premier...
deuxième... troisième... quatrième ordre. On trouve le noble octuple sentier dans cette
doctrine et discipline, et c'est ici qu'il y a des contemplatifs des premier... deuxième...
troisième... quatrième ordre. Les autres enseignements sont vides de contemplatifs avisés.
Et si les bikkhus restent dans le droit chemin, ce monde ne sera pas vide d'Arahants."
Les paroles d'adieu du Bouddha
Alors le Béni du Ciel s'adressa aux bikkhus, "Or donc, bikkhus, je vous exhorte: Toutes les
constructions mentales sont sujettes à se décomposer. Arrivez à la complétude en étant
prudents." Ce furent les dernières paroles du Tathagata.
Alors le Béni du Ciel entra dans le premier jhana. En en émergeant, il entra dans le
deuxième jhana. En en émergeant, il entra dans le troisième... le quatrième jhana... la
dimension de l'infinitude de l'espace... la dimension de l'infinitude de la conscience... la
dimension de la vacuité... la dimension de ni perception ni non-perception. En en
émergeant, il entra dans la cessation de perception et la sensation.
Alors le Béni du Ciel, étant sorti de la cessation de perception et sensation, entra dans la
dimension de ni perception ni non-perception. En en émergeant, il entra dans la dimension
de la vacuité... la dimension de l'infinitude de la conscience... la dimension de l'infinitude de
l'espace... le quatrième jhana... le troisième... le deuxième... le premier jhana. En
émergeant du premier jhana il pénétra dans le deuxième... le troisième... le quatrième
jhana. En émergeant du quatrième jhana, immédiatement il fut totalement Libéré.